Report des élections consulaires

Les élections consulaires, qui étaient prévues le 17 mai 2019, n’auront finalement pas lieu, à cause de la pandémie. Membres d’un collectif de gauche né afin de présenter une liste d’union de la gauche à cette élection, nous regrettons ce report tout en en comprenant les causes. Retrouvez ci-dessous notre communiqué.

Plus d’information sur ce collectif de gauche écolo-solidaire en Bavière et Bade Wurtemberg ici:

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Communiqué de notre collectif sur le report des élections des conseillers.ères des Français.es de l’Étranger

Chères Françaises, chers Français d’Allemagne du Sud,

Nous, militant.e.s politiques et associatifs de la Bavière et du Bade-Wurtemberg, préoccupé.e.s par la montée des nationalismes, l’accroissement des inégalités sociales et la destruction de notre environnement, avons décidé de nous unir dans un collectif de gauche, démocratique, écologiste et social afin de défendre nos concitoyen.ne.s, notre réseau culturel et d’enseignement français ainsi que le tissu associatif dans notre circonscription. Nous avions prévu à cet effet de nous porter ensemble candidat aux élections consulaires de mai 2020. Or nous avons appris par divers articles de presse, l’intention du gouvernement français de repousser les élections consulaires d’un an. Ces élections des conseillères et conseillers des Français.es de l’étranger initialement prévu pour le 17 Mai 2020, devraient finalement se dérouler en mai 2021, repoussant de ce fait l’élection des sénatrices et sénateurs des Français.es de l’étranger à septembre 2021 (1).

Nous regrettons un report sans concertation

Nous sommes bien sûr conscient.e.s de la gravité de la pandémie due au Coronavirus et des difficultés énormes rencontrées par les populations et les administrations partout dans le monde.

Cependant le report d’une élection démocratique ne peut être décidée unilatéralement par le gouvernement sans concertation des élu.e.s concerné.e.s. Ni les conseillers et conseillères consulaires actuel.le.s, ni l’Assemblée des Français.es de l’étranger, ni les listes candidates aux élections consulaires n’ont été consultées. La décision officielle du report nous est parvenue le lendemain de la date de l’élection prévue, ce qui montre le peu d’estime apporté envers celles et ceux qui s’engagent aux côtés de nos concitoyen.ne.s à l’étranger. La décision d’un tel report aurait mérité un débat.

Investissons dans la démocratie pour toutes et tous les Français.es!

Pour élargir la participation aux élections des représentant.e.s des Français.es de l’étranger, il est indispensable de mettre en place tous les moyens techniques et administratifs possibles. Ceci devient d’autant plus nécessaire, la population française établie à l’étranger ayant augmenté de 81% au cours des dix dernières années.

Lors de ce débat, nous aurions rappelé combien le renforcement de la démocratie doit plus que jamais être une priorité politique en ces temps où le totalitarisme et obscurantisme fleurissent, et que pour les Français.es de l’étranger, la possibilité d’exercer leur droit de vote, le droit le plus fondamental de chaque citoyen.ne, doit être un impératif démocratique qui peut être atteignable en adoptant des outils déjà employés dans nombres de pays voisins de la France, notamment, par le vote électronique et le vote par correspondance, et en investissant dans des moyens consulaires techniques et humains permettant de dispenser un service de proximité et de qualité.
Les diverses réformes offrants à nos compatriotes expatrié.es une représentation politique allaient dans le bon sens. Investissons maintenant pour leur permettre un exercice effectif de leur droit de vote !
Le cas de l’entreprise Scytl est à ce titre symptomatique. Responsable du vote électronique pour l’État français, elle a été récemment mise en liquidation judiciaire. Le fait d’avoir chargé une entreprise espagnole de l’organisation digitale du scrutin et son accès à des données confidentielles des Français.es de l’étranger avait déjà été fort critiqué. Mais qu’un fonds d’investissement américain essaie d’en prendre maintenant le contrôle pose clairement la question du désengagement de l’État français (2). L’organisation d’un tel vote relève de sa responsabilité régalienne. La Suisse qui travaillait déjà en partenariat avec Scylt avant la faillite a pu récupérer la propriété intellectuelle du code source du logiciel et travaille actuellement à la création d’une nouvelle plateforme (3) de vote électronique afin de ne dépendre d’aucune influence étrangère et d’assurer la sécurité des données personnelles de ses citoyenn.e.s.
Le vote par correspondance est une alternative adoptée par nombres de nos voisins européens. En Allemagne, les élections municipales en Bavière se sont déroulées sans entrave alors que le Coronavirus sévissait toujours, le deuxième tour ayant été organisé uniquement par correspondance. Cette modalité de vote mériterait d’être également discutée.

L’impossibilité de tenir tous les bureaux de vote prévus et donc d’offrir la possibilité d’un vote aux urnes résulte bien entendu de la crise sanitaire mais aussi et surtout d’une longue politique de dégrèvement du personnel des ambassades et des consulats. Malgré l’investissement personnel des agents consulaires dans leur mission, le désengagement progressif de l’État Français à l’étranger rend la mission de service publique du réseau consulaire toujours plus difficile. Donnons-nous les moyens de nos ambitions !

Sortons de la logique centralisatrice de l’État

La remise en cause de la représentativité démocratique par le pouvoir central sans débats, sans discussions, sans consultations est plus que regrettable. À l’heure où nous sommes engagés dans le débat d’un élargissement des attributions des conseillères et conseillers des Français.es de l’étranger, pour faire les faire évoluer d’un rôle purement consultatif à un rôle décisionnel, nous avons ici affaire à un recul massif face aux aspirations démocratiques de base.

Nous sommes conscient.e.s que chaque alternative au vote à l’urne présente des risques et des inconvénients. La fracture numérique, qu’elle soit géographique ou générationnelle, ainsi que les disparités dans la sécurité de l’acheminement du courrier entre pays font partie de ces risques. Mais la multiplication des modalités de vote est l’unique solution permettant une participation plus massive aux élections à l’étranger, quel que soit le scrutin, et en conséquence une représentation démocratique réelle des Français.es de l’étranger. Mais ces outils représentent l’unique solution à l’éloignement géographique de nos concitoyen.ne.s des quelques centres de vote mis en place par l’administration.

Notre collectif reste engagé auprès des Français.es en Allemagne du sud pour les soutenir dans l’exercice de leur droit de vote et de leur citoyenneté, ainsi que pour défendre leurs associations, leur enseignement et leur culture. Restez informé.e.s sur notre page Facebook.

A bientôt,
Le collectif de gauche en Allemagne du sud